Le petit pont

Le petit pont était une pirogue inversée. 

Jusqu'ici, tout le monde n'y avait vu que du feu.

Pot Pourri du mercredi

Remettre les points sur les i - Réactiver ce texte dans leur mémoire - ça n'a pas duré longtemps - Cité Dupetit Thouars, j'ai fait de jolies rencontres, bonjour Fred le Chevalier - c'est écrit dessus, comme le Port-Salut - j'ai vu le Forum des Halles désert, et c'est pas souvent - Café Bonaparte et Jack Russell 

Quelques tours de Spirograph

L'autre jour, c'était en Bretagne, on a tourné, tourné, tournicoté, changé des roues, mais pas de voiture, parce que ça n'est pas demain la veille. C'était juste quelques tours de Spirograph, et à la fin, c'était un feu d'artifice de spirales, qu'on aurait voulu imaginer, on n'aurait pas pu.

Josselin

 Pour Josselin, le plus important, c'était toujours d'être convaincu. 

Ensuite seulement, on pouvait commencer à songer être convaincant.  

Après tout, Josselin se contentait juste d'appliquer, une fois de plus, sa philosophie à la lettre, 

de prendre les choses une par une, avec méthode et rigueur. 

C'était sûr, il allait être une terreur. 

Moi, Josselin, tigre de Bengale. Moi, Josselin, tigre de Bengale. Moi Josselin, tigre... 

Les petits coeurs

Locronan, du caractère breton...

L'autre jour, j'ai doucement souri en découvrant que Locronan était en lice pour incarner "le village préféré des Français", charmante émission de... Stéphane Bern. Je me suis surtout souvenue de mon passage par cette ville déroutante, il y a quelques semaines déjà, et des nombreuses photos que je m'étais promis de trier. 

Je me suis souvenue du charme sans âge de la ville, de son coeur pavé et de toutes ses ruelles authentiques, où ne s'aventurent pas les voitures, et où se promenaient déjà Mathilde et Manech, dans leur Long dimanche de fiançailles.

C'est un petit joyau que j'ai trouvé à Locronan, une ville presque anachronique, chargée d'histoire, avec son architecture d'un autre temps, ses enseignes à l'ancienne, ses maisons aux volets bleus, son patrimoine immense et le charme de ses pierres de granit, toutes ces vieilles pierres qui accrochent la lumière comme pas deux. Il se passe quelque chose, je crois bien, quand on déambule entre ces murs. La ville attire les touristes et me donne le sentiment, pourtant, de ne pas en jouer, de les laisser venir à elle naturellement, sans calcul ni artifice. Le charme suffit, et opère. 

Cette bâtisse était en vente, je suis tombée amoureuse de sa courette, de son porche en pierre et de son petit portail, de sa rangée de fenêtres sous lesquelles je me serais bien vue installer un très long bureau d'atelier. 

Augustine

Sans doute le premier vrai bonheur d'Augustine n'avait-il pas été ses premières poupées. Ni celle aux cheveux blonds, ni celle à la robe de fête. Pas plus que celle à paillettes ou celle qui lui lançait des paroles chantantes quand elle appuyait sur la paume de sa main gauche. Finalement, son premier vrai bonheur, elle le réalisait à présent, Augustine l'avait connu en déterrant son premier radis. Alors quoi, la terre abritait ce genre de trésors, et elle avait mis tout ce temps à le découvrir. Il lui avait semblé ce jour-là découvrir tout un nouveau pan du monde, bien plus magique que ses histoires de princesses. 

Pot Pourri (breton) du mercredi

Coeur de radis - Bottes en caoutchouc et équilibre instable - jacinthes des bois, herbes hautes, fleurs des champs et petit tour dans la prairie - Lilas joli lilas - morceau d'océan - C'est du gâteau (breton).

Prêt à en découdre

Pierre était un garçon assurément plein d'assurance, c'était sûr. Il avalait des défis plus gros que lui ce qui n'était pas dur, et s'en relevait toujours plus avide de s'attaquer à de nouvelles montagnes, de plus hautes encore. Toujours prêt à en découdre, il l'avait tout de suite été un peu moins lorsqu'un jour on l'avait pris au mot pour voir l'effet que ça lui faisait, de tenir une aiguille entre ses doigts. Passe donc le fil dans le chas, mon chat. Ce jour-là, il avait connu l'échec et s'était efforcé de ne plus trop faire le fier. 

France et Garance

Et qu'importe si elles trainaient la réputation de toujours chercher la petite bête, France et Garance continueraient de s'en défendre. Elles étaient tout simplement perfectionnistes, rigoureuses et amoureuses du travail bien fait. La précision, toujours la précision, même si pour cela il leur fallait observer les choses à la loupe. 

Votre train en partance...

Rien ne valait pour Sidonie de monter à bord d'un train en partance. Peu importait l'adresse, la destination c'était le voyage en lui-même, c'était, tour à tour, ces champs de colza fendus par les chemins de fer, ce ciel qui ondulait du bleu à l'orage, ces rangées de bouleaux qu'elle avalait à grande vitesse, clignant des yeux plus souvent qu'à son tour. C'était ces anciennes maisons de garde barrière, ces petites gares oubliées dans lesquelles, plus personne, jamais, ne songeait à s'arrêter. 

Pot Pourri du mercredi

Je te vois, Tour Saint Jacques - du bon pied -  mur de distractions - 08 h 08, blue morning à Paris - quelques branches de printemps - haut les mains - ciel rennais sous verre - voyage en train, paysages bretons.

Look left

Hep' là

Paul n'aurait jamais pensé s'interroger un jour sur son amour du ballon rond. Il en avait repoussé, des questions, ne les avait même pas entendues, prenant toujours la fuite, s'en retournant courir, courir, courir, enchaîner les petits ponts. Et puis un jour, la question était parvenue jusqu'à lui. Et il s'était posé, s'était donné le temps de réfléchir. Le ballon, au fond, n'avait sûrement que peu d'intérêt. Il aurait pu devenir champion de yoyo, défier la pesanteur sur une planche de skate, peut-être même jouer du piano. Mais sans doute cela avait-il été le ballon parce que le ballon avait été là, à cette époque, à ce moment. Il avait conquis ce sentiment d'avoir enfin du contrôle sur les choses, fût-ce un ballon, et il ne l'avait plus lâché, pour ne plus que les choses lui échappent. 

Bises, little bees

Pot Pourri du mercredi

Mardi matin, Gare de l'est, le train vient d'Allemagne - Chic alors - Work in progress au Jardin des Halles - le pied de grue - Paris gris souris - en 1995 je troquais des pog's Indiana Jones à l'heure du goûter - les vieilles enseignes - main scandinave et bagues bretonnes - chocolat chaud pour les jours de printemps absent.

May

Anselme

Quand elle rejoignait Anselme pour leurs traditionnels après-midis de balades, Eulalie prenait d'abord toujours le soin de lui téléphoner pour un petit point météo. Plus jamais un joli ciel bleu ne la prenait au dépourvu en finissant par la tremper au détour d'une rue. Au bout du fil, elle se fiait, les yeux fermés, à des yeux experts. Elle entendait Anselme se lever, "j'étais justement sur le point de partir", il lui disait. Et il se dirigeait vers la fenêtre pour lui parler de noms de nuages, des cumulonimbus, d'autres noms en -bus, d'altocumulus, et tout de suite elle renchérissait, oui, oui, bien sûr, halte au cumulus tu as raison, je prends mon parapluie. 

Manon

Si Manon avait dû se passer du traditionnel muguet pour marquer le début du mois de mai, elle ne s'était pas laissée décourager pour autant. C'était bien beau le muguet, mais finalement c'était un peu surfait. C'est ce dont elle s'était fermement convaincue, avant de partir à l'aventure dans les prairies. Après tout, personne ne l'empêcherait de se trouver sa propre fleur porte-bonheur. Pour elle, le choix avait été vite fait. Des jacinthes des bois, doucement violettes, celles-là même qu'elle préférait appeler "clochettes", petite. 

Pot Pourri du mercredi

Chocolat aux pépites de fraise (L'Art de la Cabosse) - le Pont Neuf - Serres tropicales du Jardin des Plantes - Faire des pieds (et des mains) - Bouquet de pompons Sous le Lampion - Mamie Gâteaux, Salon de thé-brocante, 66 rue du Cherche-midi, Paris 6è.