jeudi 10 novembre 2016

Quelques jours d'automne à Madrid


C'en est fini de ta visite, Madrid, toi et ton effervescence, ton bel automne aux températures de mois d'août, de mes mois d'août à moi, car je sais bien que les tiens sont autrement plus chauds. C'en est fini de te parcourir, Madrid, toi et tes couche tard qui s'épargnent de se lever tôt, tellement en décalage avec la casanière que je suis le soir. 

Tes grandes et bruyantes artères où se déballent, pour qui lève la tête, tes prouesses architecturales. Là-bas tu m'as emmenée à New-York avec toi, avec ton joli gratte-ciel et tes écrans lumineux à t'en coller une crise d'épilepsie. J'ai oublié les voitures à force de regarder le ciel. 

J'ai tout de même traqué tes ruelles tiquis miquis, comme on dit chez toi, les biscornues, les atypiques, les sans voitures, car malgré tout ce sont bien elles que je préfère toujours arpenter. C'est là que j'ai aimé me perdre le plus. Je me suis retrouvée au bon endroit au bon moment, écoutant tes musiciens de jazz, assistant au départ en bus de tes fanfares en bataillon bien rangé, assistant au chamboulement d'une sortie scolaire causé par une rencontre inopinée entre un Mickey Mouse plus vrai que nature et tout un groupe d'enfants. Tu m'as fait rire, ou sourire, pour ça et pour toute la fraicheur de tes parcs où des musiciens jouent des airs différents à chaque nouvelle allée. 
Tu m'as rassasiée de tous tes palais, tes statues et tes belles places qui en imposent, des silences entre autres.
J'ai rangé le cartoville dans ma poche autant que possible sitôt que j'ai commencé à t'apprivoiser, commençant alors à voir les touristes me solliciter pour les photographier, leur indiquer une direction. 
J'ai continué, dans tes rues, de poursuivre l'automne à la trace, tandis que tu préparais Halloween sous ton soleil d'été. 

J'ai perdu mes mots, ou plutôt ils sont revenus tous ensemble, englués et embouteillés, étonnés d'avoir à se presser au portillon. Tout s'est mélangé, espagnol, anglais, français, et alors ce fut comme si je ne parlais plus aucune langue. J'ai bredouillé, beaucoup, et petit à petit les pièces du puzzle ont commencé à s'assembler. Je t'ai quitté, Madrid, et c'est au moment de partir que les mots semblaient s'être rendus enfin dociles. C'est toujours ainsi. 

Et puis, ne sois pas fâchée, surtout, si je te dis que je ne pourrais pas vivre parmi ton effervescence. Après tout, les destinations qui sonnent comme des évidences n'ont pas l'apanage des beaux voyages, ceux qui nous font sortir de notre zone de confort en sont tout autant. Au fond, je crois que c'est moi qui suis trop calme pour toi, c'est tout, mais il fallait qu'on se voie, toi et moi, j'avais besoin de profiter de ta lumière au moins pour quelques jours. Merci de m'avoir offert ce sursis d'été aux belles couleurs d'automne, tu ne pouvais pas me faire plus plaisir. Alors, à une prochaine fois peut-être ? 

Connaissez-vous Madrid ? 
On la fait si souvent passer au second plan par rapport à une ville comme Barcelone, que je n'avais même pas encore songé à m'y rendre avant ce mois-ci. Si je n'ai pas eu un énorme coup de coeur pour elle, je trouve néanmoins que c'est une ville assez étonnante, et qui mérite clairement le détour. 

Je vous prépare, pour la semaine prochaine, un autre article plus "pratique" réunissant mes conseils  et bonnes adresses pour quelques jours à Madrid. 
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10 commentaires:

  1. C'est une ville que je ne connais absolument pas, et que j'aimerais bien visiter. J'envisage même d'y habiter peut-être l'année prochaine... 2017... ou l'heure du changement.

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  2. Pas vraiment attirée par Madrid, néanmoins tu as su me faire voyager quelques instants, merci :)

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    1. De rien Amélie ! Je n'étais pas plus attirée que ça par Madrid non plus avant d'y aller, et puis j'ai décidé de donner une chance à ces villes que je n'ai jamais vraiment envisagées sans trop savoir pourquoi. Je ne peux que me réserver de jolies surprises au bout de la route. Et comme je l'écris dans mon article, même si je n'ai pas eu de révélation pour cette ville, c'en était quand même une, de jolie surprise, justement. ;)

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  3. J'ai beaucoup aimé lire ton article :). Moi Madrid, je l'adore. J'en suis amoureuse, même. Je n'y ai jamais vécu mais à chaque fois que j'y vais, je me sens chez moi, comme un retour à la maison. Personnellement je pourrais y vivre sans problèmes. J'y vivrai peut-être un jour, d'ailleurs. Je suis aussi une amoureuse des soirées tranquilles mais le rythme de Madrid me va très bien.

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    1. Merci beaucoup Léonor ! Je comprends parfaitement qu'on puisse tomber amoureux de Madrid. J'ai le coeur qui bat davantage vers les atmosphères nordiques, alors c'est difficile de convertir complètement quelqu'un au sang froid comme moi quand on est une ville aussi survoltée que Madrid, mais ça n'empêche que j'ai beaucoup apprécié ces quelques jours passés à découvrir la ville. ;)

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  4. Je ne connais absolument pas Madrid mais ça a l'air très joli :)

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    1. C'est une ville qui a vraiment plusieurs atmosphères : très festive globalement, bouillonnante sur ses grandes artères, plus intimiste dans ses vieux quartiers (mes préférés), et très agréable dans le plus grand de ses parcs, le Parc du Retiro (dont je parlerai dans un prochain article). Merci pour ton commentaire !

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  5. C'est trop joli! Je suis allée à Madrid il y a longtemps j'avais beaucoup aimé ses musées !

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    1. Contente que mon article te plaise ! Il est clair que Madrid regorge de magnifiques musées, il y aurait de quoi passer un voyage entier rien qu'à les visiter !

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