vendredi 2 septembre 2016

Carte postale bretonne #2 : Le phare d'Eckmühl

Aujourd'hui, je vous retrouve avec un petit billet écrit au coeur  de l'été, que je n'avais pas publié jusqu'à ce jour. Belle journée à tous !


À Penmarc'h, le 20.07.2016

L'autre jour, je suis montée tout en haut du phare de Penmarc'h, le phare d'Eckmühl. Je vérifie toujours sur internet avant d'écrire son nom, car le "h" se balade chaque fois aléatoirement de lettre en lettre, avec moi. Je le connais depuis toujours, pourtant, ce phare. Etonnamment, je n'étais jamais grimpée jusqu'en haut. L'autre jour ça m'est venu comme une évidence. Tout était morose, tu sais, l'actualité, les lendemains, et dans ces cas-là j'ai toujours envie de m'échapper. Alors cette fois-ci j'ai pris la tangente par la verticale, j'ai pris de la hauteur et je suis grimpée tout là-haut. La mer était basse, dégageant des roches, des algues et des eaux turquoises, et en bas, c'était beau, qu'est-ce que c'était beau ! C'était aussi beau qu'un globe terrestre, tous les continents, tous les océans miniaturisés sous mes yeux.

Certains sont montés en comptant les marches une à une. Je les ai entendus, tous, moi qui admirais déjà la vue en haut, ils faisaient rebondir les nombres sur les parois  étroites du phare, et les nombres grossissaient en colimaçon plus ils se rapprochaient de moi. Je les ai entendus, tous, arriver en annonçant fièrement leur compte est bon, et j'ai entendu autant de nombres de marches différents. Je me suis renseignée, depuis, tu penses bien, c'était 307, qu'ils auraient dû chanter à l'unisson.

Je n'ai même pas tiré la langue de toute l'ascension. Je me suis arrêtée tant de fois pour photographier les rayons de lumière, les interstices de bleu à travers les fenêtres, que je me suis élevée très tranquillement. Ce sont des drôles,  un peu, là-bas, chaque année ils organisent le championnat du monde de la montée du phare, et on vient de tout partout pour y prendre part. Les gars, ils ne prennent pas de photos pendant l'ascension, eux, je pense que j'aurais l'air maligne si je me prêtais au jeu du contre-la-montre. 

En descendant, je me suis baladée encore un peu autour du phare. Il m'a semblé voir les passants chercher le regard de l'autre, on avait sûrement un peu tous envie de nous sourire les uns aux autres, ce jour-là, de diffuser une chaleur plus humaine que celle, seule, de l'été, qui ne nous suffisait pas alors. 













Je suis passée devant un hangar à l'entrée duquel un monsieur en vareuse bretonne observait le large avec des jumelles, posté devant un canot magnifique à la coque brillante comme un sou neuf. "Papa Poydenot", qu'il s'appelait, le bateau. Le petit monsieur avait envie de me parler, lui aussi, de m'expliquer, alors il m'a expliqué la belle histoire de ce bateau. Car avant "Papa Poydenot", il y avait "Maman Poydenot", qu'avait fait construire Monsieur Poydenot à la fin du 19è siècle par amour pour son épouse.

 À la mort de son mari, celle-ci a décidé de faire bâtir une réplique du premier canot et de l'appeler "Papa Poydenot", comme un hommage. Il est beau, ce bateau, si beau qu'il est d'ailleurs classé Monument historique. Dans le hangar, tout autour du bateau, on peut observer de superbes photos en noir et blanc, du temps où il  naviguait entre les quelques ports voisins. 


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2 commentaires:

  1. J'aime les phares depuis toute petite, cette vigie au milieu de la mer, le morceau d'espoir dans la nuit. Tout un symbole ! J'en collectionne des miniatures de phares aussi.
    Je ne connais celui-ci malheureusement que de nom, mais il est superbe ! Merci de la visite :)

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  2. Je les trouve fascinants moi aussi. Il y a ceux qui sont sur la terre ferme, mais ceux que je trouve les plus fascinants sont ceux qui se trouvent en pleine mer, ceux que bien souvent je n'ai vus qu'à travers les célèbres photographies de tempête, quand ils sont balayés par des vagues énormes.

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