vendredi 27 février 2015

Si vous passez par Quimper...

Quimper, ma madeleine...



Cela fait si longtemps que je veux écrire sur ma ville natale, Quimper, dans le Finistère. Quimper, ma madeleine, ma bouée, mon port d’attache où il ne manque  que la mer.
Je lui ai souvent réservé un refrain à la je t’aime moi non plus, lui tournant le dos sitôt le bac décroché, rêvant de plus grand, et me découvrant alors un second amour pour Paris.

Mais la Bretagne, j'y reviens toujours, et Quimper est resté ma madeleine. Je suis quasi certaine que je n'y vivrai pas  dans dix ans, dans vingt ans, mais absolument sûre en revanche que j'y reviendrai régulièrement, où que je vive. La ville finit toujours par me manquer un peu quand je passe trop de temps loin d’elle (Paris me fait le même effet, c'est beau d'aimer des contraires !). J’en aime les ruelles pavées, les vieilles, très vieilles et courbues maisons à pans de bois, les quais de l’Odet, celle qu’Emile Zola eut à coeur de décréter « plus belle rivière de France » lorsqu’il séjourna au Château des Berniques, qui orne une de ses rives.

C’est ce Quimper rempli d’Histoire, ce Quimper qui a tant intrigué et fasciné les écrivains, les artistes de tous bords, qui me parle quand je m’arrête par exemple Chez Max, joli restaurant salon de thé, car chez Max, ce n’est rien de moins que la maison natale du peintre et poète Max Jabob.


En voici, quelques-unes de mes madeleines quimpéroises :


J’ai découvert Rose Bunker il n’y a pas si longtemps que ça, l’été dernier je crois, alors au fond, ce n'est pas une vraie madeleine, mais c'est en tout cas un coup de coeur. Je me souviens m’être arrêtée devant cette boutique en me disant que c’était ELLE, LA boutique qu’il manquait encore à Quimper, celle dont l'absence me faisait jusqu'à ce jour pester un peu, parfois, contre un centre ville qui ne se renouvelait pas toujours dans le sens où j'aurais aimé l'entendre (de grandes chaînes pas jolies dénaturant des murs plein d'Histoire...).

J’aime le quartier dans laquelle le magasin se situe, tout en haut de la rue des Boucheries, à deux pas de la Place au beurre et de quelques-unes des plus anciennes maisons de la ville. Tout le Quimper que j’aime est là. Chez Rose Bunker, qu’on retrouve aussi à Paris 18ème, on navigue et farfouille dans un joyeux bazar où règne l’esprit récup’, allant du rétro au vrai vintage, un joli mélange au milieu duquel se glissent des créateurs plus actuels comme Lolita Picco, dont je raffole des mugs à message.


  • 1, rue de Kergariou, 29000 Quimper


Je voue un immense amour à ce magasin de décoration, à qui j’ai toujours trouvé un petit truc en plus, ce qui fait qu’ailleurs, cela a beau être aussi bien, voire mieux sur le papier, il n’y a pas ce petit supplément d'âme qui ici fait que… tout fonctionne, tout simplement. Je ne vais jamais à Quimper sans aller au moins coller mon nez sur la vitrine, comme la petite dame de la photo. Quand je prends le temps d’y entrer, c’est un bonheur toujours renouvelé à chaque fois. L’endroit est un vrai cottage, plongé dans une lumière très chaleureuse, tout est recoin, décor minutieux, tout est élégance anglaise, marin chic, trouvailles et associations choisies. J’y  apprécie beaucoup, et de plus en plus, les petites touches très modernes qui viennent réveiller les meubles et curiosités anciennes. Il y a toujours un coussin pour venir casser les codes et apporter un petit côté scandinave à l’ensemble, comme celui pour lequel j’ai craqué dernièrement (sitôt adopté par ma petite Léonce), avec son esprit mi nordique, mi navajo amérindien qui me plaît tant. Tout cela au milieu d'une atmosphère british. Et cela continue de fonctionner. Visiblement, la boutique tend à pousser dans cette direction, celle du mixage savamment dosé entre les époques et les styles, puisqu’on y trouve depuis peu des fauteuils de la marque HAY, que j’adore également. Réussite sur toute la ligne.

Le coussin (et le chaton) parfait

  • La Pastorale, 6 rue Saint-François, 29000 Quimper

La voilà ma madeleine, ma vraie madeleine.

Cette boutique, c’est tellement plus qu’une boutique. Elle a été créée en 1907, à Brest, puis détruite par les bombardements de la guerre, et réimplantée à Quimper, d’abord dans la rue Saint Mathieu, puis dans la rue Laënnec, en 1956, pour ne plus bouger des vieux murs du 18è siècle qui l’abritent. C’est une histoire de famille comme il en existe de plus en plus rarement : Saluden, c’était le nom  d’Anne, qui avait lancé l’aventure, à Brest, au début du 20è siècle. Saluden, c’est aussi le nom de Maryvonne, sa petite-fille, qui tient encore la boutique quimpéroise aujourd’hui, plus d’un siècle plus tard, avec son mari Henry-Pierre. Un couple haut en couleurs, qui nous reçoit toujours avec chaleur et gentillesse. Je sais que je serai terriblement malheureuse le jour, s’il arrive, où cet endroit s’éteindra, perdra son âme ou laissera place à complètement autre chose.

Car les propriétaires de cette boutique ne le savent pas, et je serais bien trop timide pour aller aux devants en leur expliquant à quel point cet endroit, leur endroit, me tient à cœur, mais ils m’ont vue grandir. J’y accompagnais ma grande sœur, toute petite, lorsqu’elle venait acheter son matériel d’art, et je rêvais alors de repartir avec tous les fusains, tous les feutres, et tous les papiers à dessin du monde sous le bras. J’ai continué à privilégier cette caverne d’Ali Baba pour tous mes achats en la matière, et j’ai toujours détesté tomber en panne de fournitures loin de ma Bretagne, devant prévoir une course en urgence chez Rougier & Plé, voire pire, devoir commander de la peinture en ligne. Cela me fendait le cœur. Aussi fournis soient Rougier & Plé et Internet, ce n’était pas ma petite Galerie Saluden, que je voulais contribuer à faire vivre autant que possible. C’est avec une légère pointe de tristesse que j’ai découvert il y a quelques mois la relative réorientation du magasin, qui a relégué au placard l’essentiel du matériel de Beaux Arts, pour se concentrer sur les parties galerie (à l’étage, occasionnellement), papeterie, décoration et répliques de jouets anciens, qui existaient déjà auparavant. En cherchant bien, on trouve encore de jolies peintures et des pinceaux parfaits, les tiroirs regorgent toujours de trésors cachés, mais une page s’est tournée, malgré tout. Qu’à cela ne tienne, cet endroit, si rare, n'a rien perdu de son âme, et je continuerai d’aller y flâner, d’y acheter tous mes petits carnets de voyage, de petits cadeaux pour mes proches, des boules anciennes, à Noël, et que sais-je encore, n'importe quel souvenir d'enfance, car ceux-là n'ont pas de prix. 


  • 18, rue Laënnec, 29000 Quimper

Je n’ai pas souvent eu l’occasion de manger au Petit Gaveau, mais j’y ai aimé chacun de mes passages, et celui de la semaine dernière, accompagnée de mon amie Manon, m'a laissé un bon souvenir aux papilles. Derrière tout cela, se cache Georges Larnicol, le célèbre maître chocolatier, qui "sévit" quelques mètres plus bas, avec sa boutique de pâtisseries, kouignettes (des kouign aman miniatures, dont on pourrait se passer à mon sens) et compagnie. J'apprécie surtout l’atmosphère de petit bistrot qui règne dans cet endroit, les vieilles pierres, et l’été, la terrasse extérieure, où l’on se retrouve lové entre quelques-uns des plus anciens bâtiments quimpérois, restaurés il y a quelques années. Aux beaux jours, le Soleil tapant sur les pierres, c'est tout de même sacrément appréciable de se retrouver dans un pareil théâtre.


  • 16, rue des Boucheries, 29000 Quimper


C’est ici que j’ai goûté mes premiers macarons. Loin d’une simple entrée en matière, puisque passée cette expérience, lorsque j’ai croqué pour la première fois dans un macaron Ladurée, j'en ai froissé plus d'un en rétorquant que je pouvais leur en trouver d'aussi bons dans ma bonne vieille petite Bretagne. Jamais aucun Ladurée et autre grande maison n’a réussi à me faire oublier le goût de ceux de Philomène, et je peux vous le dire, ce n’est pas pour rien. 


  • 13 rue Kéréon - 29000 Quimper

C'est une drôle de relation, qui me lie à Quimper, un peu. Je pense qu'on garde toujours une place un peu à part en soi à sa ville ou à sa région natale. Je n'aurai, je pense, aucun mal, à vivre durablement loin de Quimper, pour peu que j'aie l'assurance de pouvoir y revenir faire une piqure de rappel régulièrement, me rappeler au bon souvenir de cette ville et de toutes ces madeleines, la voir évoluer, me sentir fière de ses initiatives culturelles, la surveiller, un peu, et entretenir notre petite histoire.
Rendez-vous sur Hellocoton !

2 commentaires:

  1. Je retourne bientôt à Quimper et je vais noter précieusement tes adresses, ça me donne bien envie!
    Lors de ma dernière visite je suis entrée chez "Mag et Compagnie" et j'ai acheté plein (trop!) de superbes bougies.
    Bonne soirée!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère que tu apprécieras ces nouvelles adresses ! Passe une belle journée.

      Supprimer