samedi 26 août 2017

Lettres à Londres #4

Au mois d'août, j'ai écrit des lettres à Londres, où j'ai pris mes quartiers pour un mois. Il est l'heure de clôturer ce voyage, mais en attendant, il y a ces huit dernières lettres, de ces huit derniers jours qui sont passés si vite. Les lettres précédentes sont à retrouver par ici, par là, et aussi là-bas

Je vous retrouve très vite avec des articles plus concrets sur ce voyage à Londres, ainsi que tout plein de mes bonnes adresses !



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VENDREDI 18 AOÛT

Je me suis fait un violence pour aller vous regarder exécuter vos chorégraphies protocolaires, messieurs les gardes royaux. Je vous aime bien, je vous trouve photogéniques, je vous accroche aux branches de mon sapin chaque Noël, vous ou d'autres, et j'ai envie de vous dessiner sous toutes les coutures. Mais je n'avais pas envie de jouer des coudes rien que pour vous voir, c'est tout. J'ai repoussé le spectacle de la relève de la garde presque jusqu'au bout, après tout, que veulent dire ces "passages obligés", ces "incontournables" dont nous parlent les guides touristiques ?  Moi je n'aime pas tellement qu'on me désigne des passages obligés, ça me donne toujours envie de les contourner. La dernière fois, je n'étais pas venue vous voir. Jamais, à vrai dire. Cette fois, à près d'un mois passé à Londres, j'ai voulu jouer le jeu, si je ne venais pas là, quand donc ? J'ai fait tout comme ils disent dans les guides, je suis venue tôt, j'ai cherché un endroit stratégique où me positionner, et je me suis alignée bien sagement parmi les autres touristes, l'appareil photo autour du cou. J'ai attendu presque aussi longtemps que pour une étape du Tour de France en plaine, et il faut bien le dire,  vous êtes passés à peu près aussi vite qu'un peloton de course. Je pourrai dire que je vous ai vu.

LUNDI 21 AOÛT

Tu sais, Big Ben, pendant que je défendais ma place devant Buckingham Palace, hier, je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'après bientôt un mois passé ici, je n'étais toujours pas allée te voir. J'ai quand même un petit peu honte, et je sais que maintenant tu ne sonneras plus, le temps qu'on te refasse une beauté. Mais je t'ai entendu, tout à l'heure, à midi, je t'ai même écouté. Je suis enfin venue te voir, alors que le voyage touche à sa fin. Et c'était beau tout ça, de voir tous ces gens venus s'amasser à tes pieds sous un ciel sans fond. A 11 h 58, il y avait des coupes de champagne, des smartphones qui se préparaient, pouces en l'air, prêts à déclencher. A 12 heures, c'est le silence qui a gagné les rangs, c'est Londres qui s'est tue d'un coup rien que pour toi, et qu'importe les voitures, qu'importe la circulation, nous on t'a écouté, tu peux me croire, nous on n'a plus rien dit, jusqu'à ce que ce soit toi qui te taise, et qu'une vague d'applaudissements spontanés nous emporte.


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MARDI 22 AOÛT

Ces quelques derniers jours auront été un voyage dans le voyage, des jours partagés avec une amie que mes petits pas sont allés accueillir à la gare de St Pancras, comme si c'était moi qui vivais là. C'était une drôle d'impression de me tenir devant le panneau d'arrivée des trains, de guetter les minutes qui passaient sur ma montre, puis de voir enfin les portes s'ouvrir, et de dire bienvenue à Londres. Quatre jours. Quatre jours bien plus intenses que ceux qui les auront précédés, car oui, quatre jours ce n'est pas un mois, mais c'est un voyage à part entière, un voyage qu'il faut faire vivre. C'est un programme qui se met en place, des concertations, des choix à faire et des impasses faute de temps. Ce sont des matinées ici et des après-midi là-bas, des sauts de puce, des tant pis et des "ça nous donnera une raison de revenir". Ce sont aussi tellement de choses qui se partagent et que je n'avais pas envie d'expérimenter seule.

MERCREDI 23 AOÛT

Aujourd'hui, Londres, j'ai voulu me laisser porter à te regarder depuis ces grands bus à impériale. Pas ceux de tourisme qui indiquent quand tourner la tête à gauche ou à droite, non, les jolis rouges. Je les ai triés sur le volet, j'en ai laissé passer quelques-uns, trop bondés, pas d'étage, et je suis grimpée dans le premier qui était à mon goût. J'ai à peine regardé sa destination, tout ce que je souhaitais, c'était pouvoir te regarder, toi et tous ces gens qui marchaient, visitaient, photographiaient tous tes trésors. C'est incroyable comme je t'ai vue autrement, de là. C'est donc encore possible, après un mois passé à arpenter tes rues, de découvrir, et de redécouvrir, encore, et encore, et encore. Là-haut, sur mon siège tout à l'avant, tu as été mon tour de manège gratuit, et je crois bien que j'aurais décroché tous les pompons de la Terre pour en redemander encore, et encore, et encore.

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JEUDI 24 AOÛT

Il y a quelques semaines, il me semblait si loin, ce "demain je rentre de voyage", qu'il n'existait pas. Il n'y avait que des demain je pourrais peut-être faire ceci, ou bien cela, filer là-bas, et puis des... je verrai bien demain. Il y a eu plein de demain, mais ce "demain"-là, pour de vrai, c'est demain, et je ne l'ai presque pas vu arriver. Pourtant, le temps m'a semblé se figer plusieurs fois, au cours de ce voyage, et quand j'y pense, je pourrais croire que je suis partie depuis des mois. Mais cette semaine, que t'est-il arrivé, ma belle Londres ? Tu as accéléré si brutalement que tu m'as prise de vitesse, et ce demain a déboulé sans crier gare. Moi qui pensais narguer le temps en regardant filer les heures de ma dernière journée ici, non... Et puis, quoique. Je verrai bien demain.

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VENDREDI 25 AOÛT

Il y en a eu de ces voyages que je ne voulais pas clôturer, des fins de séjour qui donnent le blues du retour, des voyages toujours beaucoup trop courts, qui frustrent et invitent à repartir immédiatement si seulement. Ce voyage-là ne me sera pas de ceux-là. Un mois c'est suffisamment de jours pour contenir un début, un milieu et une fin. Je sens bien que c'est la fin du voyage, dans tous les sens du terme. Je suis parvenue au terme de ce que j'avais envie de découvrir par ici cette fois-ci. Bien sûr que tu regorges encore de trésors, Londres, bien sûr que je n'ai pas tout vu. Mais tu es comme ces bons livres que je n'ai pas envie de lire trop rapidement, pour ne pas devoir tourner la dernière page tout de suite. Il faut bien qu'on se laisse des pages blanches toi et moi, que je revienne à nouveau avide de tout voir, tout revoir. La prochaine fois ? Ca me plait bien de songer à la prochaine fois.
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2 commentaires:

  1. J'adorais prendre le bus sans savoir ou j'allais ..
    J'aurai aimé vivre ce moment avec big ben pendant 4 ans on l'entendra plus .. Ça devait magique tous ces gens réunis ... Et je suis d'accord il faut laisser dans pages blanches .. Moi j'en écris une nouvelle le 7 avec Londres que je vais partager avec une amie et c'est la première fois .. Je l'ai partager déjà avec l'amoureux plusieurs fois et seule mais j'aimais entres filles ... Une première un nouveau chapitre :) bon retour :)

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    1. Ca va être chouette, Londres entre filles ! J'ai partagé quatre jours de mon voyage avec une amie qui est venue me rejoindre, c'était de très bons moments passés ensemble.

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