vendredi 27 mai 2016

Rome comme une évidence


Parmi les destinations qui m'apparaissent comme une évidence, de celles vers lesquelles je n'imagine pas ne pas saisir l'opportunité d'aller un jour, il y a des endroits lointains, comme le Canada, comme l'Ouest américain, comme l'Islande… Quelques-unes de ces destinations ultimes qu'inconsciemment je réserve toujours à ce plus tard, à ce "un jour" où je serai grande, où ce sera "le moment", et je sais bien que c'est sûrement le meilleur moyen de passer à côté de quelques-uns de ses rêves. 

Il y a quelque temps, j'ai réalisé que je raisonnais également ainsi pour certaines destinations beaucoup moins lointaines, beaucoup plus accessibles a priori. Un matin, je me suis réveillée en pensant à Rome, et je me suis surprise, comme souvent, à me dire qu'il faudrait que j'y aille un jour. 
Et puis, ce jour-là, pour je ne sais quelle raison, je n'ai pas pu m'en tenir à cette promesse passée dans le vent, je ne me suis pas contentée des belles images qui font voyager par procuration, je ne suis pas passée à autre chose. J'ai regardé mon calendrier, vérifié mes disponibilités, fouillé Airbnb de fond en comble, booké mes billets d'avion, et voilà, c'était fait, c'était tout simplement fait. Rome, comme une évidence, car ça ne pouvait plus durer, il fallait que je voie Rome. 

Trois semaines plus tard, après deux petites heures d'avion, j'atterrissais dans la ville éternelle en me demandant encore pourquoi j'avais attendu si longtemps, alors que c'était pourtant si simple. Rome, comme une évidence sitôt le pied posé sur la terre ferme. 

Mon séjour à Rome s'est déroulé sous ce même mot d'ordre, celui de l'évidence, et j'ai tenté d'observer le monde qui m'entourait pour capter de toutes mes forces ce qu'on appelle la dolce vita. Je l'ai perçue à l'entrée de ce restaurant, au bout de la rue où je séjournais, chaque soir que je rentrais et que je trouvais son truculent patron tranquillement assis à l'envers sur sa chaise, fumant le cigare, et me saluant systématiquement de façon nonchalante. 

Je l'ai perçue dans le quartier de Trastevere, en déambulant dans les ruelles et en levant la tête pour apercevoir le linge sécher aux fenêtres. 

Je l'ai perçue tout en haut du Janicule, une des sept collines de Rome, depuis laquelle, près du phare Manfredi et des rosiers jaunes, j'ai admiré la vue de très longues minutes. 

Je l'ai perçue dans la fournaise du Forum romain, lorsque je longeais les vestiges à la recherche du moindre coin d'ombre pour me reposer sous les glycines en fleurs. 

Je l'ai perçue, aussi, en me levant à l'aube pour me donner la chance d'avoir la Fontaine de Trévi pour moi toute seule. Là, dans la fraicheur du matin, face à cet immense monument blanc immaculé, sans touristes, sans cliché, la vie était douce, c'était comme une évidence.
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4 commentaires:

  1. Moi aussi, j'ai adoré parcourir cette ville et son ambiance, il y a maintenant quelques années...!
    L'Italie, en générale, me fait un bien fou!!

    Jessica

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    1. Merci pour ton petit mot. On est obligé d'aimer Rome, non ? Je n'imagine pas qu'il puisse en être autrement. ;)

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