vendredi 30 octobre 2015

Fin octobre au Père Lachaise


Cet article, je l'ai écrit sur un banc du cimetière du Père Lachaise, quelque part sur l'Avenue circulaire après le chemin Hautoy. 

J'y ai entendu les cloches sonner trois fois, ai reçu quatre feuilles d'automne sur l'épaule, ai croisé quatre corbeaux semblant vouloir ajouter une note sombre à l'atmosphère si particulière des lieux, deux touristes trainant une valise à roulettes, quelques promeneurs plan du site à la main, sûrement en quête de quelque tombe célèbre. J'y ai vu aussi un couple en noir, le coeur en bandoulière et quelques fleurs en pot dans un sac plastique. 
J'y ai vu un camion rempli de chrysanthèmes, conduit par un employé de la ville de Paris qui s'arrêtait régulièrement pour fleurir quelques tombes et venait recharger méthodiquement son arrosoir au point d'eau me faisant face. 


J'avais mille idées et mille envies pour trop peu de jours que je prévoyais de passer à Paris, à mon retour de Bruxelles. Mais je savais que je ne pourrais pas me passer d'aller voir le Père Lachaise sous ses ocres et rouges d'automne. 
Pourtant, quelque part, je me suis demandé si, à quelques jours de la Toussaint, il ne serait pas de mauvais goût d'aller m'y balader, simplement m'y balader, je veux dire, si, après tout, ce n'était pas le moment de laisser un peu de quiétude à cet endroit et le réserver à tous ceux qui pourraient avoir besoin d'y venir pour se recueillir. 


J'y suis donc allée la tête remplie de doutes, me disant d'accord, j'y vais mais sans bruit, j'y vais mais toute seule, sans parler, sur le bout des pieds. Je me suis efforcée d'être la plus discrète possible, de ne pas rendre ma présence inopportune. J'ai hésité à photographier les lieux, pour finalement le faire à petites doses, lorsque je me trouvais résolument seule, sans personne à l'horizon. J'ai photographié de petites choses, les feuilles, tellement belles, près de la Chapelle, j'ai photographié les fers qui rouillent, les poignées poussiéreuses, les allées désertes. 


J'ai oublié Paris, ses bruits, sa circulation, tout autant que je l'ai retrouvé tel que je l'apprécie à travers ces allées chargées d'âme(s) et d'Histoire. 

J'ai voulu avoir une présence respectueuse dans ces lieux que j'aime profondément. Si j'avais pu, j'aurais photographié le silence. 

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8 commentaires:

  1. Je n'aime pas trop l'ambiance des cimetières, surtout celui-là car je connais du monde ;)
    Mais c'est vrai qu'en ce moment les couleurs sont superbes

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    1. Je comprends tout à fait cela, d'autant mieux que je... déteste les cimetières. Etonnamment, le Père Lachaise est le seul dans lequel je sois capable de mettre les pieds. Je l'ai toujours aimé, sans que je sache pourquoi, alors sûrement que je viens y chercher ce que je suis incapable de faire dans d'autres, ceux où je serais supposée mettre les pieds.
      Je te remercie pour ton commentaire.

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  2. Merci pour celle si jolie promenade que j'ai pu partager avec vous Marion :)

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    1. Il n'y a pas de quoi Laurence. Je suis contente d'avoir pu vous y emmener virtuellement. ;)

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  3. Moi qui ai découvert le cimetière du Père Lachaise pour la première fois il y a seulement quelques semaines, j'avais été très agréablement surprise. Alors merci pour cette petite balade poétique et automnale ! :)

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    1. J'ai tardé à le découvrir aussi, mais depuis quelques années, c'est vraiment une balade que je ne me lasse pas de faire et de refaire régulièrement. Merci pour ce petit mot !

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  4. Quelles belles couleurs! Je n'ai jamais été au père Lachaise, mais en voyant ces photos je me dis que je devrais, c'est un cimetière "comme je les aime", si je puis dire, parce que ça fait quand même un peu macabre de dire ça hein! En Allemagne, en tout cas à Berlin, les cimetières sont un peu comme ça, on dirait presque de grands parcs, et certaines tombes sont des chefs d'oeuvre tant les sculptures sont travaillées. C'est beau, finalement, et paisible beaucoup plus que nos grandes étendues de gravier et de marbre. Merci pour la balade!

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  5. Merci pour ton commentaire. C'est vrai que je m'étonne, ou m'interroge, parfois, d'aimer un cimetière, d'aimer celui-ci en particulier. Mais il y règne une atmosphère tellement spéciale ! J'aimerais beaucoup visiter Berlin, c'est quelque chose que je me dis et me répète depuis bien des années.

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